[Drogues] Support, don’t punish 2023 : Parski nou imin avan tou

 

À l’occasion de la journée Support. Don’t Punish ce lundi 26 juin, PILS rappelle que les personnes usagères de drogues sont trop souvent victimes de politiques répressives. Les récents amendements aux lois existantes s’inscrivent dans une politique favorable à leur santé, efficace pour lutter contre les transmissions du VIH et de l’hépatite C, et bénéfique pour l’ensemble de la société. Nous souhaitons que ces mesures salutaires ne soient pas des exceptions. Soutenir, pa pini, parski nou imin avan tou !

Parallèlement, les événements et les réflexions prévus dans le cadre du 26 juin, journée internationale des Nations unies contre l’abus et le trafic de drogues, mettent souvent en avant les « progrès » réalisés en matière de contrôle des drogues dans une perspective extrêmement punitive. En occultant le fait que les usagers·es sont avant tout des femmes, des hommes, des jeunes, qui travaillent, étudient, ont une famille, des amis·es, des voisins·es, des collègues, des responsabilités, qu’ils et elles respectent et assument pour la plupart. Sauf quand leur consommation devient problématique.

Dans tous les cas, ces personnes ont besoin de compassion, de soutien, d’accompagnement et d’une prise en charge globale qui leur permet de vivre, de travailler, d’accéder aux soins, à un travail. La journée mondiale d’action mondiale Support. Don’t Punish. Soutenir, pa pini, organisée par l’International Drug Policy Consortium – dont PILS est membre – remet ainsi l’accent sur la réduction des risques et la réforme des politiques en matière de drogues qui prennent en compte la santé et les droits humains.

La stigmatisation et la criminalisation mettent en danger les usagers·es de drogues

La stigmatisation est un frein dans le quotidien des personnes consommatrices de substances, en particulier par voie injectable. Parmi celles-ci, 77,3 % rapportent avoir subi des insultes de leur entourage (famille et amis·es). Tandis que 61,6 % déclarent avoir déjà été agressées physiquement par leurs proches à cause de leur consommation, selon l’étude de surveillance biologique et comportementale du VIH menée auprès de cette population en 2020 (IBBS-PWID, 2020). Le soutien des proches est pourtant essentiel pour éviter que ces personnes soient davantage vulnérabilisées et précarisées.

Le certificat de caractère est un autre élément de stigmatisation dans la vie quotidienne des usagers·es. En effet, 80,8 % des personnes qui utilisent des drogues par injection déclarent avoir déjà été arrêtées par la police. Parmi celles-ci, la grande majorité, soit 75,6 %, est déjà passée par la case prison (IBBS-PWID, 2020). Une sanction inscrite sur un certificat de caractère est une double peine, qui freine la recherche d’emploi et la réintégration sociale d’individus souvent vulnérables apprès avoir purgé leur peine. Et tend à exclure ces personnes de la société, et du système de soin.

Des changements salutaires pris sous l’impulsion des associations

PILS salue les amendements législatifs et protocolaires récents qui viendront améliorer la qualité de vie et la santé des usagers·es de produits psychoactifs. La mise en place d’un Drug Users Administrative Panel (DUAP) est ainsi prévue sous la Dangerous Drugs Act, suivant un plaidoyer de longue haleine des associations de lutte contre le VIH et engagées dans la réduction des risques, dont PILS. Les personnes arrêtées pour possession de substances illicites à usage personnel ne seront plus envoyées en prison. Elles bénéficieront d’un accompagnement psychosocial et de réhabilitation avec des professionnels·les de santé.

Autre mesure qui va dans ce sens : les nouveaux protocoles encadrant le programme de substitution à la méthadone mis en place graduellement depuis mars 2023. Le temps d’attente pour l’induction sur ce programme devrait diminuer, ce qui permettra d’accommoder un plus grand nombre de personnes.

En outre, les kits d’injection qui doivent être intégrés au programme national d’échange de seringues – à la suite des amendements à la HIV & AIDS Act – permettront à ces usagers·es, particulièrement exposés·es au VIH et à l’hépatite C, de mieux se protéger.

Toutes ces mesures permettront aux personnes concernées de s’occuper de leur santé, de travailler, d’assumer leurs responsabilités, de se (re)construire.

La réduction des risques : une stratégie de santé publique à l’efficacité prouvée

Les actions de réduction des risques (distribution de matériel, accompagnement et éducation aux risques liés à l’injection, distribution de méthadone, etc.) ont montré leur efficacité en termes de santé publique. Le nombre de nouveaux cas de VIH chez les personnes usagères de drogues par injection est passé de 92 % en 2005 à 22 % en 2020.

À l’inverse, les mesures répressives perpétuent un cycle de sanctions et de marginalisation. Cette approche entrave l’emploi et limite les possibilités de réinsertion. L’impact du certificat de caractère dans la vie quotidienne des usagers est un exemple concret de réformes nécessaires au niveau pénal. En effet, une sanction inscrite sur un certificat de caractère pour consommation de drogues peut entraîner des répercussions sur une vie entière en créant des obstacles à la réintégration sociale et place les individus dans des situations de vulnérabilité.

Le tout-répressif est inefficace, contre-productif et contre la santé publique. L’État mauricien s’est engagé dans une politique moins rigide face à la consommation de drogue. Nous demandons à nos décideurs·ses politiques de poursuivre dans la voie d’une approche compatissante et fondée sur des preuves, avec l’humain au centre, où les personnes usagères de drogues ne sont plus criminalisées. PILS maintient ainsi son plaidoyer en réaffirmant avec force que Maurice doit Soutenir, pa pini, en rappelant que nou imin avan tou.

 

Contact presse

Elodie Sanasee, coordinatrice plaidoyer et communication

[email protected] – m : 55 15 89 61 – t : 212 48 41

AIDS Candlelight Memorial 2023: Anou propaz lamour ek solidarite pou enn kominote pli for!

 

Port Louis, 19 mai 2023 — Chaque année, le troisième dimanche du mois de mai marque la commémoration internationale « AIDS Candlelight Memorial ». Cette journée souvenir importante est l’occasion de se souvenir des personnes décédées de causes liées au sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Une cérémonie commémorative sera organisée au centre Nou Vi La de PILS, rue St Georges, Port-Louis, le dimanche 21 mai, de 18 heures à 19 h 30.

Pour rendre hommage à celles et ceux qui nous ont quittés∙es, le chanteur Mika Ramsamy, fidèle de longue date, sera de la partie, accompagné de Kerjo et de Jonas and the Roots Level Band. Il y aura également les danseurs de Free Move Dancers sous la houlette de Jason Louis, ainsi que la participation du slameur le Penseur d’ébène et de la slameuse Géraldine Baptiste. Enfin, des sculptures et tableaux signés respectivement par Bleck Lindor et Youstasha seront exposés.

PILS se joint ainsi aux centaines d’associations et des milliers d’acteurs et actrices de la lutte contre l’épidémie à travers le monde qui, depuis 40 ans, se rassemblent chaque année pour cet événement de soutien aux personnes vivant avec le VIH mais aussi à celles qui se sont engagées à les aider.

Un rôle crucial dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination

L’International AIDS Candlelight Memorial joue un rôle crucial dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination associées à ce virus, dans la mobilisation des communautés et dans la sensibilisation au VIH/sida. Le thème retenu cette année – « Anou propaz lamour ek solidarite pou enn kominote pli for! », « répandre l’amour et la solidarité pour construire des communautés plus fortes » – met justement l’accent sur les difficultés énormes rencontrées par les personnes vivant avec le VIH en raison des préjugés et de la stigmatisation omniprésents, qui provoquent souvent des sentiments de culpabilité, d’insécurité et de solitude. Ces obstacles les empêchent d’obtenir les soins et le soutien dont elles ont besoin, ou même de se faire dépister.

La stigmatisation, un obstacle à des services vitaux

Avec les progrès significatifs de la médecine ces 40 dernières années, le VIH est considéré comme une maladie chronique, avec laquelle on peut vivre longtemps. De plus, une personne séropositive qui suit son traitement antirétroviral n’aura presque plus de virus dans l’organisme. Elle ne le transmet plus (indétectable = intransmissible).

Les décès liés au VIH en hausse

Or, à Maurice, les décès liés au VIH dans toutes les catégories d’âge ont augmenté de 26 % entre 2012 et 2021, selon les statistiques nationales. Cette hausse s’élève à 36 % chez les hommes adultes et à 20 % chez les femmes adultes pour la même période.

Cette tendance inquiétante s’explique, entre autres, par la présentation tardive des personnes séropositives – souvent dans un état de santé grave – dans les établissements de santé pour les soins VIH et la mauvaise observance du traitement, qui conduit à des échecs thérapeutiques (source : Mauritius National HIV Action Plan 2023-2027).

Lire le communiqué dans son intégralité : AIDS Candlelight Memorial_PILS_Communique_MAI2023

Thierry Arékion maintenu à la présidence de PILS

De g. à dr. : Jean-Daniel Wong, Nadia Peerun, Thierry Arékion, Thierry Runga, Sultan Beeharry, Ornella Chellen, Selvana Mootien, Rachèle Bhoyroo (©PILS)

Port-Louis, 31 mars 2023 – Thierry Arékion entame sa troisième année en tant que président du conseil d’administration de PILS. Les membres élus-es l’ont désigné à la suite de l’assemblée générale annuelle qui s’est tenu le jeudi 30 mars, au centre Nou Vi La.

Le président et le conseil d’administration souhaitent poursuivre les chantiers entamés, d’autant que l’association s’est dotée récemment d’un nouveau plan stratégique pour la période 2022-2025.

Les membres ont réélu Nadia Peerun et Emilie Trousselier-Seepursaund pour les trois prochaines années. Rachele Bhoyroo les rejoint pour un mandat d’une durée similaire. L’ancienne chargée de communication de PILS remplace Collette Lamb, dont l’appui, le soutien et l’engagement ont été des moteurs au sein du conseil exécutif. Son « dévouement » à l’association a d’ailleurs été salué par le président.

PILS a ainsi le plaisir d’annoncer la composition du bureau du conseil d’administration pour 2023-2024 :

  • Thierry Arékion, président
  • Nadia Peerun, vice-présidente
  • Jean-Daniel Wong, trésorier
  • Thierry Runga, trésorier adjoint
  • Selvana Mootien, secrétaire
  • Ornella Chellen, secrétaire adjointe

Les autres membres du CA sont : Sultan Beeharry, Rachèle Bhoyroo et Emilie Trousselier-Seepursaund.

Thierry Arékion, président de l’association PILS, salue les amendements votés au HIV and AIDS Act, la semaine dernière. Ceux-ci viennent autoriser l’autotest de dépistage du VIH et l’inclusion d’un kit d’injection dans le programme d’échange de seringues.

« L’autotest de dépistage du VIH permettra d’augmenter l’étendue du dépistage du VIH à Maurice, et ainsi de contribuer à améliorer la cascade de soins VIH, souligne Thierry Arékion. Ce changement vient renforcer les actions de PILS dans le cadre du dépistage, telles que la Semaine internationale du dépistage qu’ensemble avec Coalition PLUS, nous avons lancée à Maurice en 2020. »

« D’autre part, l’inclusion de kit d’injection, ou ‘paraphernalia’, dans le programme d’échange de seringues est l’aboutissement d’un combat de longue haleine, poursuit Thierry Arékion. On ne peut que se réjouir aujourd’hui : le kit de ‘paraphernalia’ permettra d’assurer une meilleure santé aux personnes qui s’injectent des drogues, et de limiter l’exposition au ou la transmission du VIH et du virus de l’hépatite C. Et dire qu’en 2014, le programme national de réduction des risques avait pris un sérieux coup dont les effets commencent à se faire sentir. »

Pour le président de PILS, « une coopération beaucoup plus étroite avec les organismes gouvernementaux est nécessaire pour que PILS puisse atteindre ses objectifs et le pays se rapprocher des objectifs 95-95-95 fixés par l’Onusida ». Cette coopération, qui n’a pas toujours été souple, « s’est grandement renforcée depuis le premier confinement dû à la Covid-19 », fait ressortir Thierry Arékion, et a permis l’ouverture du centre de santé sexuelle Banian au sein du centre communautaire Nou Vi La que gère PILS.

Lire le communiqué dans son intégralité ici

Drogues : le modèle portugais adapté à Maurice

Le « Drug Users Administrative Panel » (DUAP) devrait être une réalité à Maurice courant 2023. Des amendements au « Dangerous Drugs Act » encadrant sa mise en place ont été votés à l’Assemblée nationale le 15 novembre 2022[1]. Ils amorcent un changement fondamental : l’usage et la possession de drogues illicites pour consommation personnelle ne seront désormais plus considérés comme des crimes entraînant de facto des poursuites en justice. À la place, il y aura un référencement vers des services de sensibilisation, de soutien, d’accompagnement et d’addictologie au cas par cas. Cette approche de l’État mauricien s’inspire du modèle de décriminalisation mis en place au Portugal.

 

C’est quoi, le modèle portugais de décriminalisation des drogues ?

En 2001, le Portugal a décriminalisé la possession des drogues à travers la loi 30/2000 [2]. L’usage, l’acquisition et la possession de tout type de drogue destinée à l’usage personnel deviennent des infractions administratives. Les consommateurs et consommatrices sont dorénavant traités-es comme des personnes qui nécessitent une prise en charge sociale et médicale. Les trafiquants-es de drogues sont, pour leur part, toujours considérés-es comme des criminels-les.

Toute personne prise avec une petite quantité de drogue, équivalente à moins 10 jours de consommation personnelle (par exemple, 25 grammes de cannabis, 1 gramme d’héroïne,), est convoquée devant un panel administratif appelé « commission pour la dissuasion des addictions ». Ces membres – un-e juriste ainsi que deux professionnels-les de la santé – décident des mesures à prendre selon le niveau de risque de la personne.

Comment fonctionne la commission pour la dissuasion des addictions

Le comité peut décider

  • de fermer le dossier sans aucune pénalité,
  • d’imposer une amende,
  • de référer les personnes vers des services de réduction des risques et de traitement spécialisé, sans aucune obligation,
  • d’un référencement vers le counseling et d’autres services de soutien, toujours sans aucune obligation.

Ces commissions, mises en place dans chaque district du Portugal, assurent que les personnes ont accès aux services de santé sans stigmatisation, et encouragent la réduction des risques et le traitement si nécessaire. Les substances sont confisquées mais dans la majorité des cas, la procédure est suspendue et il n’y a pas d’amende.

 

Les résultats[3]

Diagnostics de VIH/sida chez les personnes usagères de drogues[4]

  • 2001 : plus de 1 000 personnes recensées
  • 2013 : moins de 100 personnes dépistées

Surdoses mortelles :

  • 2008 : 93
  • 2013 : 22

De 2000 à 2013, le pays note une baisse de 23 % des personnes incarcérées pour des délits impliquant les drogues[5].

La décriminalisation, seul axe de l’approche portugaise ?

La décriminalisation n’est pas la légalisation. Les délits de trafic et de vente de drogues sont toujours considérés comme des crimes au Portugal.

Le Dr João Goulão, l’un des architectes de ce modèle de décriminalisation, précise qu’il ne s’agit pas seulement de mettre en place des commissions mais aussi d’investir plus largement dans la santé publique et les structures de soutien, notamment dans la prévention et le traitement.

Les points de vigilance pour Maurice

La mise sur pied du DUAP étant en cours, il est nécessaire de s’intéresser de plus près à ce qui suit, car à la base du succès du modèle portugais :

  • la question du protocole de référencement et de contre-référencement qui sera établi pour l’usage personnel
  • le nombre de fois qu’une personne pourra être référer vers le panel avant de faire face à des poursuites criminelles
  • l’évaluation, s’il y en a, des difficultés rencontrées par les personnes référées à adhérer aux conditions établies par le DUAP
  • le référencement (obligatoire ?) vers les services de soins
  • le processus pour les personnes incarcérées. Au Portugal, les personnes détenues ont aussi accès aux panels et n’encourent pas de pénalités additionnelles pour la consommation de drogue.

[1] https://mauritiusassembly.govmu.org/Documents/Hansard/2022/hansard2922.pdf

[2] https://transformdrugs.org/blog/drug-decriminalisation-in-portugal-setting-the-record-straight

[3] Source : Service portugais d’intervention autour des comportements addictifs et des dépendances (SICAD)

[4] A. S. Santos & Ó. Duarte, Portugal: New Developments, Trends, National Report by the Reitox Focal Point, EMCDDA, Lisbon, 2014. Source : https://www.emcdda.europa.eu/system/files/publications/996/2014_NATIONAL_REPORT.pdf

[5] https://www.cairn.info/revue-mouvements-2016-2-page-22.htm#pa24

Réduction des risques : l’expertise de Maurice se partage

Les participants-es au stage sur la RdR sur le site d’échange de seringues de l’association CUT à Roche-Bois.

Les années d’expérience de Maurice, tant sur le plan institutionnel que communautaire, en termes de réduction des risques (RdR) ont servi d’exemple aux autres îles de la région. La Plateforme Coalition PLUS océan Indien (PFOI), portée par PILS et qui assure le renforcement de capacités des partenaires dans la lutte contre le VIH au niveau régional, a pu capitaliser sur cette expertise mauricienne en organisant un stage de formation destiné aux acteurs-rices de l’océan Indien et du continent africain en mai dernier.

Les participants-es étaient issus-es de milieux variés : un membre du personnel de la Direction de lutte contre le sida (équivalent du National AIDS Secretariat mauricien) des Comores, un responsable du Programme national de lutte contre le sida et les IST de Madagascar, un représentant du Drug Utilisation Response Network (DURNS), une organisation identitaire des Seychelles, et une chargée de plaidoyer du réseau international d’associations de lutte contre le sida, Coalition PLUS, basée en Côte d’Ivoire.

Durant toute une semaine, les stagiaires ont visité plusieurs sites d’échange de seringues, à la fois ceux du ministère de la Santé et des associations communautaires comme le Collectif Urgence Toxida. PILS et AILES ont aussi accueilli les stagiaires dans leurs locaux pour leur présenter leurs programmes respectifs visant les personnes qui utilisent des drogues injectables, notamment le programme de réinsertion TAPAJ axé sur les personnes anciennement détenues et le programme d’accompagnement à l’induction à la méthadone.

Des visites organisées dans différents centres à travers l’île, ainsi qu’une discussion avec des représentants du National Drugs Secretariat, ont permis de brosser un tableau complet des tenants et aboutissants du programme de réduction des risques mauricien : le volet communautaire et institutionnel se complémentent.

Les participants-es au stage en pleine discussion avec des officiers du ministère de la Santé sur les modalités du programme d’échange de seringues, ici sur le site de Cité La Cure.

Plateforme Océan Indien : Atelier de lancement de reconduction des conventions-programmes

La Plateforme Coalition PLUS Océan Indien (PFOI) a animé l’atelier de lancement de reconduction des conventions-programmes à Madagascar, financées par l’Agence française de développement, du 19 au 22 septembre 2022. 

Pour rappel, les objectifs des Conventions sont notamment : 

  • de promouvoir la participation des acteurs et actrices communautaires,
  • d’animer les Plateformes et réseaux de Coalition PLUS pour des structures dynamiques et efficientes,
  • de renforcer les services communautaires de prise en charge du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles,
  • de renforcer la plus-value de l’expertise communautaire comme réponse adaptée au VIH et aux hépatites virales.

Cet atelier avait pour but de promouvoir la place de l’expertise communautaire dans la lutte contre le sida, et de renforcer les capacités des membres à contribuer à la mise en place de services impactants et innovants. Avant l’atelier, des autodiagnostics ont été réalisés pour toutes les associations, et les résultats ont été croisés avec les enjeux majeurs de la lutte contre le sida sur chaque territoire. Cet exercice a permis d’identifier les manquements dans les services actuellement offerts et de décliner une liste d’actions qui constituera la base du plan d’action de la PFOI pour les 3 prochaines années.

L’atelier de reconduction a réuni les associations membres de la PFOI, venant de Madagascar, des Comores, des Seychelles, de Mayotte, de La Réunion, de l’île Rodrigues et de l’île Maurice, soit : AINGA/AIDES, AFSA, SISAL, MAD’AIDS, ORMS LGBT, ASM, SIDA Espoir, TAS, HASO, LGBTI-Sey, Fahamou Maecha, Avek Ou, Ravane Rodrigues, CUT, AILES, Parapli Rouz et PILS. Les participants-es, rassemblés-es en présentiel pour la première fois depuis 2017, ont démontré un réel enthousiasme pour l’opportunité d’échanger entre acteurs-rices de la lutte dans la région, de partager leurs expériences et d’apprendre des pratiques de chaque structure. Les représentants-es du bureau de l’ONUSIDA pour la région, une représentante de l’Institut Pasteur de Madagascar et celui du SE/CNLS de Madagascar étaient également présents au premier jour de l’atelier.

À propos de la PFOI : La PFOI est un rassemblement d’associations communautaires qui a pour vocation d’améliorer la qualité de vie des populations les plus exposées à l’infection au VIH, aux hépatites virales et aux infections sexuellement transmissibles dans l’Océan Indien. La PFOI est portée par PILS, membre de Coalition PLUS, depuis 2014.

PILS inaugure un centre de santé sexuelle communautaire

PILS a inauguré le centre Banian, le premier centre de santé sexuelle communautaire à Maurice ce 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale contre le sida. Ce projet innovant est mis en œuvre en collaboration étroite avec le ministère de la Santé. Il accueillera une panoplie de services de santé liés au VIH, à l’hépatite C et aux infections sexuellement transmissibles, dans l’idée d’une «one-stop shop» décentralisée.

Installé au centre communautaire Nou Vi La de PILS, à Port-Louis, le Banian est ouvert aux populations vulnérables à ces infections et au grand public, dans l’optique d’assurer un égal accès à ces services de santé.

« Au sein de cette structure unique en son genre, la complémentarité santé publique-société civile sera en action, chacune étant dans son domaine d’expertise. Le ministère de la Santé prend en charge l’aspect médical et PILSà travers un accompagnement de proximité, le suivi et le soutien psychosocial si essentiels au maintien dans le soin », indique Annette Ebsen Treebhoobun, directrice exécutive de PILS.

« Nous sommes interdépendants », a souligné le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, lors de l’inauguration.

Thierry Arékion, président de PILS, Florence Caussé-Tissier, ambassadrice de France à Maurice, le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, et le lord-maire Mahfooz Cader Saïb.
La stigmatisation, un obstacle majeur

« Cette journée mondiale de lutte contre le sida est placée sous le signe de l’égalité maintenant. Pour rappeler que la stigmatisation et les discriminations, qu’il s’agisse de VIH, d’usage de drogue, d’orientation et de pratiques sexuelles, ont toujours cours, en particulier à l’encontre des populations les plus exposées », a rappelé Thierry Arékion, président du conseil d’administration de PILS lors de l’inauguration.

L’ouverture du centre de santé sexuelle communautaire Banian est « une association exemplaire » de l’État et de la société civile, a souligné le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, lors du lancement.

C’est également l’occasion «de lancer et de maintenir une discussion, une prise de conscience nationale sur l’importance de l’éducation sexuelle et émotionnelle, afin que chacune et chacun puisse prendre soin de sa santé», estime Annette Ebsen Treebhoobun.

Faut-il encore le rappeler : une personne avec une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH. « Qu’il s’agisse de VIH, d’hépatite virale ou d’IST, être informé-e, se faire dépister, se faire soigner, c’est l’assurance de continuer à vivre, et vivre bien », a poursuivi la directrice exécutive de PILS.

Le personnel de PILS devant l’ambulance de l’association de lutte contre le VIH.
Les services disponibles au centre Banian

PILS sera désormais en mesure d’effectuer des tests médicaux et renforcera sa structure de soutien au niveau psychologique, et social aux populations prioritaires dans la lutte contre le VIH (les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, en particulier les femmes transgenres, les travailleurs-ses du sexe, les personnes usagères de drogues par injection, les personnes vivant avec le VIH, les personnes incarcérées ou en détention) mais aussi à la population générale pour réduire et contrôler les nouvelles transmissions du VIH et des infections sexuellement transmissibles.

Le centre Banian s’adresse au grand public en proposant, avec l’appui du personnel de la Santé publique, dépistage, suivi, prévention, counseling, du VIH, de l’hépatite C et d’infections sexuellement transmissibles, aux côtés des services habituels offerts par les équipes de PILS.

  • Hépatite C : initiés au centre Nou Vi La depuis février 2022, le dépistage, le suivi et le traitement de l’hépatite C continuent d’être assurés par le personnel du ministère de la Santé les mardis et jeudis
  • VIH : le personnel de la AIDS Unit sera présent 2 fois par semaine pour dispenser les services VIH qui étaient jusqu’ici disponibles uniquement dans les Day Care Centres for the Immuno suppressed comme les tests de confirmation, la prise en charge médicale et le suivi des personnes vivant avec le VIH, la mise sous PrEP (traitement préventif contre le VIH) et le suivi médical.
  • Le dépistage et le suivi médical des personnes souffrant d’infections sexuellement transmissibles (syphilis, gonorrhée…) ou ayant des problèmes de santé sexuelle ou généraux, par des médecins généralistes, avec référencement vers des spécialistes au besoin.

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La semaine internationale du dépistage revient du 21-26 Novembre 2022
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Réduction des risques : l’expertise de Maurice se partage

PES CUT ROCHE BOIS

Les participants-es au stage sur la RdR sur le site d’échange de seringues de l’association CUT à Roche-Bois.

PES MOH Cite la cure

Legende : Les participants-es au stage en pleine discussion avec des officiers du ministère de la Santé sur les modalités du programme d’échange de seringues, ici sur le site de Cité La Cure.